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supercapes
30 juin 2010

On se marre quand même bien en ZEP

Avec un peu de recul, je me dis que mon côté gros râleur de mauvaise foi a encore une fois pris le dessus.

Je me dis que je suis un peu con quand même, j'ouvre un blog et une des premières choses que je dis, c'est que prof c'est dur, que c'est un métier de merde, que je vois pas pourquoi je passe le concours.
Je me dis ensuite que les quelques personnes qui tombent sur ce blog doivent se dire "encore un qui fait que râler et il n'est même pas encore réellement dans le métier !".

Et puis entre deux révisions de didactique (la matière sur laquelle t'as généralement ton CAPES ou pas, celle qui ne sert à rien qui t'explique ce que tu devras faire passer comme compétences et savoir-faire aux élèves), je lis quelques messages de blogs de profs déjà en fonction et deux conclusions s'imposent :
- les blogs de profs sont tenus à 99,99% par des profs en ZEP
- entre deux évitements de chaise lancée à leur encontre, ils ont quand même bien l'air de se marrer et d'aimer leur métier.

J'ai donc repenser à mon année d'assistant pédagogique en ZEP et j'en ai encore une fois tiré diverses conclusions :
- aussi stressant et fatiguant que ce soit, on finit par s'habituer au bruit, au chahut dans les couloirs et à la mauvaise foi des élèves.
- on a toujours des anecdotes à raconter à la récré en salle des profs
- on s'ennuie rarement
- on a l'occasion de voir des enfants qui partent dans la vie avec les pires boulets aux pieds et qui se battent quand même pour s'en sortir.
- c'est énormément gratifiant d'arriver à motiver un élève en difficulté, voire en décrochage total, et de voir son niveau remonter en se disant qu'on y est pas étranger.

Alors oui, je dis ça maintenant que je suis en vacances, c'est toujours plus facile à dire quand on a pas à aller se jeter dans la cage aux fauves, et c'est vrai qu'il y a des jours, on a qu'une envie, c'est partir en courant. Mais on survit, les collègues savent tous par quoi on passe, personne n'est épargné.

J'ai vu Profette (c'est comme ça que j'appellerai ma copine sur ce blog dorénavant) revenir tous les soirs en me disant "j'en peux plus, je suis morte" mais c'est pas pour autant qu'elle a lâché l'affaire. Elle s'est faite de nombreux amis dans sa ZEP à elle, dont certains sont même les conjoint(e)s de profs dans ma ZEP à moi (le monde de la ZEP est petit !) et on s'est du coup fait des soirées bien sympa.

Voilà, j'espère que ceux que j'ai peut-être choqués par mes précédents billets (que je maintiens quand même), comprendront que parfois on n'a pas vraiment envie d'y retourner (comme dans beaucoup de métiers) et qu'on se lâche sur des blogs par exemple.

Personnellement, ce qui est le plus dur en ZEP, ce n'est pas tant la vulgarité et le non respect dont font preuve les élèves, mais le fait de se retrouver quotidiennement devant la misère sociale la plus totale ; un monde sombre ou les rayons de soleil sont peu nombreux mais qui, quand ils se manifestent, brillent d'autant plus fort qu'ils sont rares.

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